Le FMI plaide pour un rééquilibrage budgétaire dans la zone de la CEMAC

Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté, mercredi 11 mai, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à un rééquilibrage budgétaire en vue de faire face à la conjoncture difficile et de préserver leur stabilité macroéconomique.

Cette recommandation est le résultat d’une Mission d’évaluation du FMI sur les politiques communes en zone CEMAC, au cours de laquelle les experts de l’organisation monétaire internationale ont constaté un «recours excessif» des Etats membres à la banque centrale régionale (BEAC) pour financer leur déficit budgétaire. Ce déficit est engendré, dans la plupart des cas, par le double choc de la chute des cours du pétrole et des problèmes sécuritaires.

Faisant le point mercredi, des conclusions de leur mission du 25 avril au 9 mai, à Libreville (Gabon) et à Yaoundé (Cameroun), les experts du FMI expliquent que cette «politique monétaire accommodante» a «entraîné une diminution des réserves de change». Mais, «bien que le niveau des réserves reste adéquat, la marge pour une nouvelle expansion monétaire semble désormais épuisée», ont-ils prévenu.

Pour les experts financiers, le niveau des réserves doit «s’appuyer sur les critères de convergence de la CEMAC, et impliquer une réorientation appropriée des priorités des programmes ambitieux d’investissement des pays membres, tout en mettant davantage l’accent sur la mobilisation des recettes intérieures.»

Par ailleurs, dans l’objectif de maintenir la viabilité de la région à moyen terme, la Mission du FMI a appelé au ralentissement du rythme d’accumulation de la dette par les autorités nationales, tout en encourageant, autant que possible, les emprunts concessionnels et les sources intérieures de financement.

Il est donc impératif, selon l’équipe du FMI, «de renforcer l’intégration régionale, de développer les échanges intra-régionaux et de mieux intégrer les marchés financiers» pour que les pays de la CEMAC puissent faire face aux «chocs négatifs».

Enfin, afin de réduire la dépendance de la région à l’égard du pétrole, la Mission préconise des «mesures structurelles aussi bien au niveau national que régional pour créer un environnement qui permette au secteur privé de devenir le moteur de la croissance».

Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner en juillet prochain, le rapport sur les consultations régionales de 2016.