Le chef de Boko Haram refuse de céder son poste

L’organisation Etat Islamique (EI) a annoncé la nomination d’Abou Moussab al-Barnaoui, comme le nouveau chef de Boko Haram qui opère au Nigeria et dans la région du lac Tchad, en remplacement d’Abubakar Shekau, dont la dernière apparition remonte à mars 2016.

Dans la dernière parution de son hebdomadaire en langue arabe, datée du mardi 2 août, l’EI propose un entretien avec al-Barnaoui, présenté comme «Wali» (chef) de sa «province en Afrique de l’Ouest».

La réaction de l’actuel chef de Boko Haram, ne s’est pas fait attendre. Dans un message audio, Abubakar Shekau «surpris» par son remplacement, s’est déclaré victime d’un coup monté par al-Barnaoui et ses disciples qui ont transmis des informations erronées aux dirigeants de l’EI au Moyen-Orient.

«On m’a demandé d’envoyer mon idéologie par écrit au Calife, mais il a été manipulé par certaines personnes afin d’atteindre leurs propres intérêts égoïstes» a expliqué Shekau dans son message en langue arabe et haoussa.

Traitant al-Barnaoui et ses partisans de polythéistes, il a déclaré que «peu importe la situation, nous allons nous battre jusqu’à ce que nous établissons un état islamique».

Plusieurs fois donné pour mort, à cause de son absence prolongée sur les réseaux sociaux, Shekau avait pris la tête de la secte islamiste Boko Haram en 2009, après l’exécution de son fondateur Mohammed Yusuf par les forces de l’ordre. En mars 2015, la secte jihadiste a prêté allégeance à l’EI.

Les nouveaux responsables de Boko Haram accuseraient Shekau de violer les idées fondatrices de la secte et d’avoir chassé les conseillers militaires de l’EI, des accusations rejetées en bloc par Shekau, dont le sort reste encore inconnu.

Selon des observateurs, Shekau a fait de sa secte islamiste l’une des rébellions les plus violentes de la planète. Mais, ces derniers temps, le groupe a perdu quelque peu de sa force de frappe après avoir été affaibli par les offensives des armées des pays du lac Tchad.