La justice angolaise a validé la nomination d’Isabel dos Santos à la tête de la Sonangol

La nomination d’Isabel dos Santos à la tête du conseil d’administration de la Société angolaise des hydrocarbures (Sonangol) a été validée par la Cour suprême, d’après une déclaration, ce jeudi, d’une source judiciaire.

L’opposition avait fermement dénoncée la décision du chef de l’Etat, Eduardo dos Santos, de placer sa fille, en juin dernier, à la tête de la Sonangol, et un collectif de juristes hostiles au président avait demandé son annulation devant la Cour suprême, mettant en avant le fait que les agents publics, et donc le chef de l’Etat, n’ont pas le droit de nommer des membres de leurs familles.

«Selon la décision de la Cour suprême rendue le 22 décembre, la nomination d’Isabel dos Santos par son père ne viole pas la loi sur la probité publique ni la Constitution angolaise», a déclaré à l’AFP le porte-parole des plaignants, David Mendes qui a informé aussi sur leur détermination à poursuivre le combat.

«L’arrêt de la Cour suprême comporte de nombreuses lacunes et ne répond pas de façon satisfaisante aux questions que nous avons posées», a-t-il déploré, «nous allons donc faire appel de cette décision devant la Cour constitutionnelle.»

Les détracteurs d’Isabel l’accusent aussi de posséder des parts dans plusieurs compagnies en Angola et à l’étranger et d’avoir fait fortune grâce à la protection de son père. Mais la fille du président défend que sa nomination avait été faite au nom de son expérience dans les affaires. «Mon CV parle de lui-même», avait-elle plaidé en novembre dernier.

Elle est d’ailleurs déterminée à relever la Sonangol, fortement frappée par la chute des cours du pétrole, et la rendre «très rentable». Récemment, elle a fait part de son projet d’ouvrir à la concurrence le marché des importations de carburants, aujourd’hui dominé par le négociant suisse Trafigura.

Selon le magazine américain Forbes, Isabel dos Santos est la femme la plus riche d’Afrique et la huitième fortune du continent, avec un patrimoine estimé à 3,3 milliards de dollars.

L’Angola, deuxième gros producteur d’or noir d’Afrique subsaharienne, est confronté à une grave crise économique depuis que les cours mondiaux du pétrole ont chuté. Le pays a été obligé, pour la première fois, de solliciter l’aide des bailleurs de fonds internationaux.