Limogeage du chef des renseignements au Nigeria

Le chef de l’agence chargée des services de sécurité d’Etat au Nigeria (DSS_ Renseignement intérieur), Lawal Daura a été démis de ses fonctions par le vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo, sans indiquer la raison officielle de ce limogeage.

Cet ancien militaire à la retraite, faisant partie du cercle proche du président de la République, Muhammadu Buhari, a été remplacé, jusqu’à nouvel ordre, par le plus haut fonctionnaire de la DSS, suivant l’organigramme de l’agence.

D’aucuns estiment que la présence, mardi, des hommes armés et cagoulés portant des insignes de la police et de l’agence de renseignement intérieur, qui ont barricadé les portes du Parlement et empêché les parlementaires d’y accéder pendant plusieurs heures, pourrait être à l’origine de cette décision. Les autorités parlent d’une prise de contrôle «illégale».

Le vice-président qui assure l’intérim en l’absence du chef de l’Etat Muhammadu Buhari (en vacances à Londres), a assuré que «la prise de contrôle du Parlement avait été menée à l’insu de la présidence».

L’opposition n’ayant accordé aucun crédit à cette déclaration, estime au contraire que l’incident au Parlement a été une manœuvre du pouvoir visant à faire destituer le président du Sénat, Bukola Saraki, qui a claqué la porte du parti présidentiel pour rejoindre l’opposition.

C’est une «tentative illégale et non-démocratique de s’introduire dans l’Assemblée nationale pour imposer son agenda consistant à changer le leadership du Sénat», a martelé, dans un communiqué, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, candidat à la présidentielle.

Depuis des mois, le courant ne passe plus entre le président Buhari, candidat à sa propre succession, et Saraki à qui plusieurs observateurs prêtent des ambitions présidentielles.

Le président du Sénat est soupçonné d’avoir orchestré la vague de défections massives qui a secoué le parti au pouvoir mi-juillet, avec la démission de 14 sénateurs et 37 membres de la Chambre basse. Le bras de fer continue donc entre l’exécutif et le Parlement à six mois de la présidentielle.