Algérie : L’industrie pharmaceutique plombée par des prix jugés très bas

Le cabinet international de référence pour la fourniture d’informations et statistiques des marchés pharmaceutiques internationaux «IQVIA» vient de rendre publics les résultats de son étude sur le marché du médicament en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (MENA).

Le marché des médicaments algérien est un marché «attrayant» occupant la troisième place dans la région MENA et que le pays «maintient une croissance régulière de 6,6 % pour atteindre 4,1 milliards de dollars en 2021», a révélé IQVIA dans son étude, estimant qu’il s’agit d’un taux enviable à l’échelle régionale.

L’étude fait observer que «l’application des prix des plus bas (en Algérie) pourrait affecter le potentiel d’exportation et décourager dans la foulée les  investisseurs».

La production locale de médicaments est au bord de l’implosion, a prévenu le Président de l’Union nationale des opérateurs de pharmacie d’Algérie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, soulignant que «faute de débouchés à l’international et surtout d’une vision à long terme, celle-ci risque de  partir en éclats, minée qu’elle est déjà par une politique de tarification des produits pharmaceutiques obsolète».

Commanditée par l’UNOP, l’étude a pour but de répondre à la question : «Les prix des médicaments en Algérie sont-ils plus chers que ceux des pays du benchmark ?».

Le Président de l’UNOP a fait noter que cette étude, qui a coûté 3 millions de dinars algériens, a été initiée suite à la persistance de la non valorisation du prix des médicaments fabriqués en Algérie.

Les prix actuels vont à terme, «casser la dynamique de croissance et surtout le développement de la production locale, indispensable à la réalisation des objectifs de la politique nationale de santé publique»,  a martelé le patron de l’UNOP.

La modification du cadre juridique relatif aux prix des médicaments  demeure la seule solution pour permettre une bonne croissance de l’industrie pharmaceutique en Algérie au bénéfice de l’économie nationale, a-t-il estimé tout en appelant à imaginer d’autres sources de financement pour l’organisme de sécurité sociale.