Cameroun : Greenpeace Afrique s’oppose aux exonérations fiscales accordées au projet Camvert

L’ONG internationale, Greenpeace Afrique, est montée au créneau, mardi 15 février, exprimant dans un communiqué son opposition aux exonérations fiscales dont devrait bénéficier la société Cameroun Vert Sarl (Camvert), en vertu d’une convention signée avec l’Agence de promotion des investissements (API), un établissement public administratif placé sous la tutelle technique du Ministère camerounais de la Promotion des Investissements Privés.

Le projet agro-industriel Camvert représente un investissement de 237 milliards de FCFA qui permettra la création de palmeraies, d’une plantation industrielle de palmier à huile et d’une usine de transformation dans les localités de Campo et de Niété, dans le département de l’Océan (Sud), de quoi séduire les autorités engagées à promouvoir les investissements privés dans le pays.

 Mais Greenpeace qui, depuis l’année passée, alerte sur le fait que ce projet nécessitera de raser 60.000 hectares de forêt (une  superficie équivalente à trois fois la ville de Douala) et d’expulser des populations de leurs terres, s’interroge sur l’opportunité de faire bénéficier d’exonérations fiscales, une société qui mettra en péril les moyens de subsistance des communautés locales.

 Pour le responsable de la campagne forêt au sein de l’ONG, Ranece Jovial Ndjeudja, «cette décision apparaît comme une prime accordée à l’entreprise pour continuer à violer la loi et porter atteinte aux engagements du Cameroun» en matière de protection de l’environnement.

«C’est tout simplement paradoxal d’augmenter les taxes dans d’autres secteurs, notamment les transferts d’argent via la téléphonie mobile et de donner le privilège à quelques singuliers milliardaires de ne pas s’acquitter de ce devoir», a-t-elle estimé. 

Ces taxes font référence à un texte réglementaire qui octroie aux investisseurs des exonérations fiscales et douanières pour une période de 5 à 10 ans couvrant la phase de construction et de production.  

La société Camvert est contrôlée par le milliardaire camerounais Aboubakar al Fatih, un cadre du parti RDPC au pouvoir.