Sommet sur l’adaptation de l’Afrique au changement climatique : le continent déplore l’absence de dirigeants occidentaux

Les dirigeants des pays occidentaux ont brillé par leur absence au sommet sur l’adaptation de l’Afrique au changement climatique tenu ce 5 septembre à Rotterdam, aux Pays-Bas ; c’est le constat amer dressé par des chefs d’Etat africains présents à la rencontre.

«Je ne peux manquer de noter avec amertume l’absence des dirigeants du monde industrialisé», a déclaré, à l’ouverture du sommet, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA) et chef d’Etat du Sénégal.

«Nous avons fait l’effort de quitter l’Afrique pour venir à Rotterdam et ils sont absents de cette salle alors qu’il était certainement plus facile pour eux de se déplacer», a-t-il insisté.

Ce sommet qui a réuni l’Union africaine, le Fonds monétaire international et le Centre mondial pour l’Adaptation, intervient à deux mois de la COP27 qui se tiendra en Egypte.

L’Afrique met toujours en avant le fait qu’elle émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2, mais paye le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Raison pour laquelle l’absence des pays riches a été fortement dénoncée.

«Puisque ce sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l’adaptation», a martelé le dirigeant sénégalais. Et de souligner aussi, «ce n’est pas seulement le sort de l’Afrique qui est en jeu mais aussi le sort de l’humanité et l’avenir de la planète».

D’autres chefs d’Etat ont manifesté tour à tour leur mécontentement et déception vis-à-vis des dirigeants des pays riches ; les cas du ghanéen Nana Akufo-Addo, du congolais Félix Tshisekedi, ou de l’éthiopienne Sahle-Work Zewde.

Les dirigeants africains espéraient profiter de ce rendez-vous pour attirer davantage l’attention des pays industrialisés sur la situation du continent. «Nos pays sont d’ores et déjà contraints de consacrer entre 2 % et 5 % de leur PIB pour faire face à un problème qu’ils n’ont pas créé. Ils reçoivent une part insignifiante de financements internationaux. C’est une des plus choquantes injustices à l’égard du continent», a lancé Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA.