La FAO alerte encore sur précarité de la situation dans la Corne de l’Afrique à cause de la sécheresse

La Corne de l’Afrique est actuellement aux prises avec les effets combinés de la sécheresse et des inondations qui affectent gravement la vie et les moyens de subsistance des populations locales, a alerté ce jeudi 25 mai, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

D’après Cyril Ferrand, chef l’équipe « Résilience » de la FAO pour la région Afrique de l’Est, les pluies tombées de mars à mai 2023 avaient été normales pour la première fois après trois années et cinq saisons de sécheresse ! Ce soudain retour à la normale a cependant entraîné des inondations qui ont causé le déplacement de milliers de personnes.

« La sécheresse de longue durée a rendu le sol moins absorbant, si bien que l’eau de pluie ne s’infiltre pas facilement. C’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons ces inondations », a expliqué C. Ferrand dans un communiqué, ajoutant que les pays les plus touchés étaient l’Ethiopie, le Kenya et la Somalie.

La grande Corne de l’Afrique ou la région de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), est devenue très exposée aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles, a-t-il noté.

« Nous avons eu une quantité de cyclones sans précédent en 2019, et l’excès d’humidité hors saison déclenché par ces cyclones a conduit à la prolifération des criquets pèlerins. Dans le même temps, nous avons observé trois phénomènes de sécheresse sévère en douze ans », a-t-il poursuivi.

Il existe une probabilité croissante de résurgence du phénomène El Nino, ce qui entraînerait des pluies excessives et des inondations dans toute la région à la fin de l’année 2023, a encore fait remarquer C. Ferrand.

Au cours de la période de sécheresse qui a touché l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie et Djibouti, de nombreux agriculteurs ont subi des pertes allant jusqu’à 100% de leur récolte, en particulier dans les zones arides et semi-arides, selon la FAO.

« La sécheresse a entraîné une crise des moyens de subsistance, qui s’est transformée en une catastrophe humanitaire à multiples facettes, avec notamment des déplacements de population, des problèmes de santé et de malnutrition, et une crise sécuritaire qui aura des effets durables sur la vie des habitants », a encore fait observer l’Agence spécialisée onusienne.