L’Afrique du Sud pas du tout habilitée à fourrer son nez dans le dossier du Sahara marocain (analystes)

Le principal allié de l’Algérie et du front Polisario dans le dossier du Sahara marocain, l’Afrique du Sud voulant faire réentendre sa voix aux Nations-Unies, a accueilli à sa demande ce mercredi 31 janvier à Pretoria, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura. L’information a été confirmée la veille par le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric lors de son briefing quotidien devant la presse à New-York.

Néanmoins, à l’issue de ses discussions avec le médiateur onusien, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor s’est contenté d’évoquer de ma nière laconique, lors d’un point de presse, des « propositions » faites par Staffan de Mistura pour le règlement du conflit au Sahara et l’examen de «quelques approches» sur le sujet. Pour conclure, elle a signifié aux journalistes présents, qu’elle a «besoin de temps» pour répondre à leurs interrogations.

Mais selon certaines sources anonymes, Nadeli Pandor a été profondément déçue par le médiateur de l’ONU qui n’a prêté aucun intérêt à la position de Pretoria qui défend les thèses séparatistes du Polisario, mais il a par contre, insisté sur la pertinence des dernières solutions du Conseil de Sécurité sur le Sahara qui mettent en avant l’option de l’autonomie présentée en 2007 par le Maroc en excluant toute référence à la proposition d’un référendum d’autodétermination » qui tient à cœur aux dirigeants sahraouis de Rabouni et à leurs parrains et acolytes algériens.

Pour des analystes fin connaisseurs du dossier épineux du Sahara, l’Afrique du Sud ne peut être associée ni de prêt ni de loin aux processus de règlement onusien, compte tenu de son soutien inconditionnel des thèses séparatistes du Polisario.

Pour preuves, au lendemain de la rencontre de Pandor/de Mistura, la vice-ministre des Affaires étrangères, Candith Mashego-Dlamini a reçu dans ces bureaux, le représentant du Polisario à Pretoria, Mohamed Yaslem Beissat pour le rassurer sur les conclusions de ces entretiens.

De son côté l’ambassadeur sud-africain à Alger, Sello Patrick Rankhumise a eu l’audace dans une sortie médiatique contraire à l’éthique diplomatique, de dédier au Polisario, la victoire de l’Afrique du Sud contre le Maroc en Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football.

Ces deux gestes traduisent on ne peut plus clairement, le degré élevé d’animosité qu’éprouve à l’instar des Algériens, les hauts dirigeants héritiers de l’ancien régime ségrégationniste de l’Apartheid à l’endroit du Maroc, de son peuple, de ses institutions et de ses causes sacrées.

De surcroît, n’étant ni partie prenante dans le conflit autour du Sahara marocain, ni ancienne puissance coloniale de la région, ni membre de la troïka composé de l’ancien, l’actuel et le futur président de l’Union africaine, ni même membre du Club des amis du Sahara occidental qui réunit les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne, l’Afrique du Sud n’est point habilitée à fourrer son nez dans ce litige territorial, dont seuls l’ONU et son Conseil de sécurité ont l’exclusivité de gérer son processus de règlement politique.

De toute façon le Maroc qui a réussi à soustraire le dossier du giron de l’Union Africaine, ne s’assoira jamais à la même table aux côtés de l’Afrique du Sud pour discuter de la question du Sahara, à moins que Pretoria ne fasse preuve d’une neutralité irréprochable.