L’Etat français s’apprête à renationaliser complètement EDF

L’Etat français a annoncé ce mardi son intention de lancer une offre publique d’achat (OPA) pour obtenir 100% du groupe EDF, une opération dont le coût est évalué à 9,7 milliards d’euros. 

L’Etat détient déjà 84% d’EDF et l’OPA sur les 15,9% du capital qu’il compte acquérir, se fera sur la base d’une offre de 12 euros l’action. Ce prix représente une prime de 53% sur le cours en bourse relevé la veille de l’annonce de l’intention de renationalisation d’EDF, et une hausse de 34% par rapport à la moyenne des cours en bourse durant les douze mois précédents. L’Etat prévoit également de proposer 15,64 euros par OCEANE (obligation convertible). 

Le gouvernement envisage de déposer l’offre d’ici début septembre auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), avec l’objectif de terminer l’opération fin octobre, précise le ministère français de l’Economie. Mais il faudra encore que le Parlement vote les crédits nécessaires dans la loi de finances rectificative pour l’exercice 2022, un texte en cours d’examen devant l’Assemblée nationale. 

La renationalisation à 100% d’EDF avait été annoncée le 6 juillet par la Première ministre, Elisabeth Borne dans son discours de politique générale. Elle ne devrait être que la première étape d’un vaste chantier.

Fortement endetté avec une dette qui pourrait atteindre plus de 60 milliards d’euros fin 2022, EDF a vu sa situation financière plus dégradée encore par la décision du gouvernement de lui faire vendre davantage d’électricité bon marché à ses concurrents pour protéger la facture des ménages. Le groupe EDF est également confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir, et à de vastes chantiers industriels. 

Le président Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un programme de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, voire même quatorze, dont le seul modèle actuellement en construction en France, à Flamanville (Manche), accuse plus de dix ans de retard. 

EDF doit aussi gérer l’entretien d’un parc vieillissant, avec plus de la moitié de ses 56 réacteurs aujourd’hui à l’arrêt, pour maintenance ou des problèmes de corrosion apparus récemment sur ces installations.