Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a appelé mardi 02 décembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, à mettre fin « une fois pour toutes » à cette forme d’exploitation qui touche toujours 50 millions de personnes dans le monde et engrange pour les réseaux criminels, des profits annuels de 236 milliards de dollars.
António Guterres a expliqué que « les formes contemporaines d’esclavage sont perpétuées par des réseaux criminels qui s’en prennent aux personnes luttant contre l’extrême pauvreté, la discrimination ou la dégradation de l’environnement » et « leur arrachent leurs droits et leur humanité».
L’ONU se montre préoccupée d’autant que les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT) en la matière sont alarmants. D’après cette agence onusienne, ces chiffres ont considérablement augmentés entre 2016 et 2021, à hauteur de 10 millions pour les personnes vivant une forme d’esclavage moderne, et de presque 3 millions pour les personnes confrontés au travail forcé.
Sur les 50 millions de personnes vivant une forme d’esclavage moderne en 2021, environ 27,6 millions étaient confrontés au travail forcé. Les profits du travail forcé ont augmenté de 37 % en 10 ans. Aujourd’hui, le total annuel de ces profits, dans le monde, atteint 236 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Éthiopie.
Pour les travailleurs migrants, cet argent serait pris sur les fonds qu’ils envoient à leur famille et à leurs proches restés au pays. Pour les gouvernements, ces profits représentent des recettes fiscales perdues du fait de la nature illicite des gains et des emplois qui les génèrent.
Les femmes et les filles représentent 4,9 millions des personnes en situation d’exploitation sexuelle commerciale forcée, et 6 millions des personnes en situation de travail forcé dans d’autres secteurs économiques. Les enfants représentent un huitième des victimes de l’esclavage moderne.
Pour Guterres, « les gouvernements, les entreprises, la société civile et les syndicats doivent s’unir pour mettre fin à cette crise une fois pour toutes. Ils doivent également offrir des recours et des réparations, notamment un véritable accès à la justice, une indemnisation équitable, des mesures de réhabilitation et de restitution et des garanties que les victimes et leurs familles n’auront plus à souffrir».
