Bassin du lac Tchad: SOS du CICR pour 11 millions de personnes

Pris dans la violence, 11 millions de civils ont besoin d’une protection efficace dans la région du lac Tchad. C’est l’alerte lancée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce lundi 23 janvier 2023.

«Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste alarmante. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation», a déclaré le vice-président du CICR, Gilles Carbonnier, à l’occasion de la troisième Conférence de la région du Lac Tchad qui se tient à Niamey ces 23 et 24 janvier 2023.

Plus de dix ans après le début de la crise, le conflit dans le bassin du lac Tchad ne montre aucun signe d’apaisement. La violence à l’encontre de la population civile demeure à un niveau extrêmement préoccupant, forçant plus de 11 millions de personnes à lutter chaque jour pour leur survie.

Sur les 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans la région, au moins 3 millions sont déplacées selon des sources officielles, forcées de fuir leur foyer en raison de la violence. Des communautés entières vivent dans l’incertitude, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

«Le sort des personnes déplacées doit être reconnu comme une priorité absolue dans le bassin du lac Tchad», a déclaré Gilles Carbonnier. Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux pour son application. La convention garantit la protection et la sécurité des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Elle fournit également aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises liées aux déplacements forcés.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son coût pour les personnes prises au piège ne cesse d’augmenter. Le CICR a enregistré plus de 26.180 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad: Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15.000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition.