Afrique de l’Ouest : La BCEAO relève son taux directeur de 3 à 3,25%

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, mercredi, de relever son taux directeur de 3 à 3,25 %, à compter du 16 septembre courant, a-t-on annoncé lors de la 3ème session du Comité de politique monétaire (CPM) de l’institution tenue à Dakar, la capitale sénégalaise.

Le Gouverneur de la BCEAO et président du CPM, Jean Claude Kassi Brou a avancé trois raisons pour justifier la mesure, soulignant à priori que «c’est vraiment compte tenu des facteurs de risques qui se dessinent que le Comité de politique monétaire a décidé de prendre la mesure d’ajustement du taux directeur».

En premier lieu, Kassi Brou a reconnu une baisse de l’inflation qui serait passée de 5,8 % au premier trimestre, à 4 % au deuxième trimestre de l’année 2023. «Mais nous ne sommes pas encore dans la cible que nous avons comme objectif pour l’inflation dans l’Union. Notre cible se situe dans une fourchette de 1 à 3 %. Donc nous n’y sommes pas encore», a-t-il déclaré.

Ensuite, poursuit-il, «il y a des risques importants de hausse de l’inflation puisqu’il y a des augmentations, notamment au niveau international sur les prix des produits pétroliers qu’on a observé récemment (…) Compte tenu de ces éléments de risques qui sont là, il était important de prendre ces évolutions en considération».

La deuxième raison «c’est que nous avons des risques importants dans l’Union : des risques socio-politiques, des risques de sécurité dans la région. Ces risques peuvent avoir un impact sur la production» et «impactent directement l’inflation, notamment les prix des produits vivriers», selon le gouverneur.

Concernant la dernière justification, Brou souligne le fait que «toutes les banques centrales continuent le durcissement de leur politique monétaire. Cela entraîne des difficultés pour la mobilisation des ressources extérieures et ces mobilisations des ressources extérieures qui sont moindres (…) peuvent à terme avoir un impact sur la croissance, l’emploi et l’inflation».

Le CPM a donc estimé, selon lui, «qu’il était nécessaire de prévenir la concrétisation de manière complète de tous ces risques sur nos objectifs et a décidé de relever très légèrement le taux directeur de la Banque Centrale à 3,25 %», taux pratiquement le plus fable dans la sous-région.