Human Rights Watch dénonce la répression des protestataires contre le projet d’un oléoduc en Ouganda

Les défenseurs de l’environnement et activistes opposés aux énergies fossiles sont régulièrement confrontés à des arrestations arbitraires, à des harcèlements et à des menaces en Ouganda, pour avoir exprimé leurs inquiétudes concernant le projet d’un oléoduc en Afrique de l’Est, indique Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié ce jeudi 2 novembre.

Intitulé en français «Travailler sur les questions de pétrole, c’est interdit : Répression contre les défenseurs de l’environnement en Ouganda – résumé et recommandations», le rapport documente les restrictions imposées par le gouvernement ougandais à la liberté d’expression, d’association et de réunion liées à l’exploitation pétrolière, notamment le projet d’Oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP).

Selon l’ONG, des organisations de la société civile et des défenseurs de l’environnement signalent régulièrement avoir été harcelés et intimidés, détenus illégalement ou arrêtés arbitrairement.

Pour Felix Horne, chercheur senior auprès de la division Environnement et droits humains à HRW, «cette répression a créé un environnement dissuasif qui étouffe la liberté d’expression concernant l’un des projets de combustibles fossiles les plus controversés au monde».

HRW rappelle que le projet EACOP, qui va à l’encontre des objectifs visant à limiter les impacts du changement climatique, est l’un des principaux projets d’infrastructures de combustibles fossiles actuellement en développement dans le monde.

Il comprendra des centaines de puits, des centaines de kilomètres de routes, des camps et autres infrastructures ; son oléoduc de 1.443 kilomètres, le plus long oléoduc de pétrole brut au monde, doit relier les champs pétrolifères de l’ouest de l’Ouganda au port de Tanga, à l’Est de la Tanzanie.

Le projet, défendu par le président ougandais Yoweri Museveni, est mené par le géant français TotalEnergies qui est l’opérateur et actionnaire majoritaire aux côtés de la China National Offshore Oil Company (CNOOC) et des compagnies pétrolières publiques ougandaise et tanzanienne.

Felix Horne invite «les institutions financières et les compagnies d’assurance (à) éviter de soutenir l’oléoduc ougandais en raison des impacts dévastateurs des combustibles fossiles sur le changement climatique, ainsi que des risques futurs de graves impacts sur les droits humains».